Émission très éclairante ce matin sur France Culture concernant les groupes nationalistes et néonazis en Ukraine.
Leur histoire remonte aux campagnes napoléoniennes !
Écouter à partie de la minute 44 et 45 secondes :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-enjeux/le-chardonneret-elegant-chanteur-tres-convoite-les-neo-nazis-en-ukraine-3698555
Des milices nationalistes comportant, voire dirigée par des néonazis existent blé et bien, effectivement, et sont même intégrées partiellement à l’appareil d’Etat qui s’en sert de force armée.
Mais lorsqu’ils se présentent aux élections ils ne font qu’1 ou 2%…
Ce qui montre bien que la population n’est pas néonazie dans son ensemble.
L’argument invoqué par POUTINE « dénazifier l’Ukraine » n’est donc pas crédible.
Pour une découverte plus précise de l’action de ces groupes lors de la « Révolution de MAIDAN » :
Un reportage de Paul MOREIRA en 2014/2015 (semble-t-il primé) :
https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=VLXtWfTcLC4&feature=youtu.be
…Il est vrai que ça n’inspire pas vraiment la sympathie…
En résumé, si l’on en croit l’émission de France Culture, on retiendra :
- qu’il existe en Ukraine une longue tradition et un profond sentiment nationaliste qui prend ses racines originellement dans une volonté d’indépendance nationale vis à vis des Tsars de Russie
- que les moyens pour conquérir cette indépendance n’ont pas toujours été « reluisants » : alliance avec les nazis allemands
- que les nationalismes s’alimentent et se renforcent les uns les autres, dans des jeux d’alliances parfois surprenants (au premier abord) :
=> en Occident l’extrême droite (et même plus) se constitue contre l’atlantisme et les USA et va chercher ses alliés (et des financements) en Russie qu’il y a peu elle vouait aux gémonies,
=> à l’Est elle se constitue contre la Russie en s’abritant derrière l’Europe et/ou l’OTAN, tout en reprenant, par ailleurs, les mêmes critiques de POUTINE sur la dégénérescence morale de l’Occident.
Tout ceci est le résultat des excès de chacun des deux grands impérialismes du 20ème siècle, qui ont généré un légitime sentiment mêlé de crainte et de rejet, voire de haine, qui a lui-même pris, chez certains citoyens des pays dominés, la forme d’un nationalisme xénophobe et raciste faisant flèche de tout bois contre le camp considéré comme l’ennemi principal.
Dans un tel contexte on imagine facilement que le « camp occidental » ne s’est pas privé d’apporter aide et soutien aux « émeutiers » de la Place Maïdan en 2014, au nom de la démocratie contre la corruption mais en rompant de fait l’accord d’équilibre consistant à ne pas intervenir dans la zone d’influence et de « sécurité »russe.
Tout comme la Russie et ses proches alliés ne se sont pas privés d’intervenir plus ou moins discrètement contre le camp d’en face chaque fois qu’ils en ont eu l’opportunité.
A la tête de chaque « camp », des possédants, des milliardaires, des oligarques, qui, animés au fond par les mêmes volontés de puissance, se servent des sentiments légitimes d’indépendance et de souveraineté des peuples pour en faire leur chair à canon dans les guerres qu’ils se livrent entre eux.
Au milieu : les citoyens lambda de tous les pays qui, dans leur immense majorité, sont simplement attachés à la paix, à la démocratie, à l’égalité, à la liberté, à des institutions de solidarité institutionnalisée telles que la Sécurité Sociale, les Services Publics et surtout pas xénophobes, racistes ni même nationalistes ou animés par un désir de grandeur passée mais, matraqués par des média aux mains de leurs oligarchies respectives, se laissent embarquer dans leurs stratégies planétaires de puissance.
C’est à eux, les citoyens, c’est à nous qu’il revient de trouver les moyens de distinguer et de neutraliser les discours démagogues et mensongers qui nous dressent les uns contre les autres et de nous rassembler pour affronter les défis de notre destinée commune de terriens : le changement climatique, la préservation de la bio-diversité, la recherche d’énergies propres, le développement et l’approfondissement de la démocratie, notamment économique, la réduction des inégalités, sources de conflits, le développement de la cohésion sociale.
Et, à ce titre, de veiller et d’agir pour que l’Europe qui semble être à la veille de se diriger vers une plus forte unification, ne s’institue pas comme une super-puissance de plus, dans un affrontement aux autres mais au contraire une superpuissance de paix et de développement humain.
Pixef