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Construire la Sécurité économique dans le prolongement de la Sécurité sociale

lundi 13 février 2023, par Pixef

La Sécurité économique est une proposition politique d’un régime obligatoire de mutualisation interentreprises à l’image de la Sécurité sociale.

Elle consiste à mutualiser et à dé-marchandiser une partie de la valeur ajoutée de TOUTES les entreprises (individuelles et collectives) et à la répartir immédiatement chaque mois dans le cadre d’un système par répartition analogue à celui de la Sécurité Sociale de façon égalitaire sous la forme d’une allocation pour chaque emploi en équivalent temps plein de TOUTES les entreprises.
Cela opérera instantanément un transfert d’argent des entreprises et secteurs d’activités les plus "naturellement" rentables (Luxe, Finance, Communication, Immobilier...) vers les secteurs économiques et les entreprises peu profitables mais néanmoins indispensables au bon fonctionnement et à la cohésion de la société (aide et services à la personne, logistique, propreté, agriculture biologique, petit bâtiment...)

Ce dispositif garantira ainsi à toute personne participant à la production un revenu de base indépendant de ce qu’elle produira.
C’est une proposition ouverte dans la mesure où les paramètres de cette mutualisation seront l’objet d’un débat politique.

La Sécurité économique permettra aussi une amélioration très nette de l’emploi, indépendant comme salarié en sécurisant une partie importante des salaires.
La Sécurité économique démocratisera l’entrepreneuriat.
La Sécurité économique permettra une économie humaine et coopérative où le refus de l’exclusion primera sur la concurrence.

Une société en crise profonde
Il est devenu banal de s’indigner sur la crise multiforme de notre société. Voilà des décennies que le chômage de masse est apparu dans nos économies et la croissance passée s’est avérée incapable de le résorber. Des individus sont perpétuellement tenus à l’écart de l’emploi et cette exclusion a des effets délétères sur l’ensemble de la société. De nombreux jeunes ont parfois les plus grandes peines à trouver du travail et accumulent des stages, souvent non rémunérés, avec des emplois courts, devant parfois rester chez papa-maman la trentaine passée.

La nouveauté de ces dernières années est la résorption du chômage de masse par l’apparition du phénomène du travailleur pauvre. Il y a d’abord ce que l’on appelle le halo du chômage :
• Des individus qui, faute de mieux, acceptent des emplois à temps partiels avec des horaires tels qu’il est impossible de les compléter pour obtenir l’équivalent d’un temps plein.
• Ce sont aussi ces travailleurs précaires des plateformes numériques, corvéables à merci, parfois obligés de s’endetter pour disposer d’un outil de travail alors qu’ils peuvent être déréférencés à tout moment de la plateforme.
• C’est encore la situation de nombre d’indépendants, notamment les agriculteurs qui sont à la merci des conditions climatiques et de prix définis par des marchés dominés par des centrales d’achat en position de force.
On peut dans ce pays travailler bien au-delà des 35 heures légales sans obtenir l’équivalent d’un Smic qui exprime dans notre société, le niveau au dessous duquel un individu ne devrait pas être rémunéré.

La révolte déclenchée par le projet de réforme des retraites
Des salariés qui, à partir de cinquante ans, savent qu’un licenciement ou une fermeture d’entreprise va signifier une fin de carrière en dents de scie parce qu’ils sont jugés trop « vieux » et « fatigués ». Cette fin de carrière difficile ne pourra qu’avoir des impacts sur le montant de la retraite qu’ils toucheront et qui ressemblera de moins en moins à celles de leur aînés.
Le grand mouvement de refus du dernier projet de réforme des retraites (après bien d’autres) montre qu’un seuil a été atteint dans les régressions que les salariés ont acceptées depuis l’instauration de la retraite à 60ans.

La croissance nous a toujours été présentée comme la solution au chômage de masse.
Si celle-ci a été une réalité sur ces quarante dernières années, elle n’a, à ce jour, jamais été suffisante pour le résorber.
La croissance n’a cessé de se réduire sur ces dernières décennies et nous ne savons nullement ce qu’elle sera dans les prochaines années qui démarrent mal avec la récession du Covid et le retour de la guerre en Europe.
• Est-ce que le dérèglement climatique ne provoquera pas des baisses de production, notamment dans le secteur agricole ?
• N’allons-nous pas connaître de nouvelles épidémies causées par des transferts de pathogènes de l’animal à l’homme dus à la pression permanente que nous exerçons sur leurs habitats ?
• N’allons-­nous pas connaître des ruptures d’approvisionnement d’un pétrole dont nous sommes fortement dépendants ?
• Ne va-t-il pas falloir arrêter demain des productions polluantes ?
Si oui, ceci aura des effets sur l’emploi qui seront ou ne seront pas compensés par les nouveaux emplois de la transition écologique.

Une société sans croissance est possible dans la justice grâce à la Sécurité économique
Il nous faut donc radicalement changer la façon de penser la résorption du chômage : la croissance ne peut plus en être la condition sine qua non.
La proposition de Sécurité économique constitue une voie vers une société plus prospère, plus résiliente, plus juste et plus égalitaire, plus écologique aussi, sans tout sacrifier à la Croissance d’un PIB qui ne reflète pas la richesse réelle.

https://securiteeconomique.org/
https://securiteeconomique.org/wp-content/uploads/2022/05/La-Securite-economique.pdf

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